Apprenez à apprendre avec Fernanda et Pierre, fondateurs de N’oublie Jamais !

D’une simple idée née sur les bancs de la fac à la concrétisation d’un projet basé sur les méthodes d’apprentissage,  zoom sur Fernanda et Pierre, fondateurs de N’oublie Jamais !

Fiche d’identité :

Fernanda Borja : 29 ans, Ingénieur dans les technologies de l’information pour la santé, cofondatrice de N’oublie Jamais, coworkeuse à Cobalt depuis le mois de mai.

Pierre Guilhem : 36 ans, kinésithérapeute en rééducation neurologique, cofondateur de N’oublie Jamais.


Fernanda, Pierre, pouvez-vous nous présenter votre activité ? En quoi consiste-t-elle ?

Pierre : Notre activité c’est entrepreneur dans l’innovation. En quoi ça consiste ? Euh… Je vais m’appuyer sur le livre de Peter Thiel From zero to one : “Il s’agit de faire advenir l’avenir”. Pour lui, ce qui caractérise l’avenir c’est la création et non le temps qui s’écoule. Passer d’un rien à quelque chose, de zéro à un. De ce fait, s’il n’y a pas de différence entre demain et aujourd’hui, c’est que l’avenir n’est pas encore arrivé ! C’est cette vision que nous appliquons à l’apprentissage ! Nous souhaitons guider l’apprentissage par la compréhension du cerveau. 

Fernanda : Il faut tenir son projet et sa passion malgré les difficultés : trouver des solutions aux barrières que l’on peut rencontrer pour les surpasser.

Pierre : C’est notre quotidien !

Fernanda : Comme nous sommes issus de formations plutôt scientifiques, nous apprenons le métier de l’entrepreneuriat sur le tas. Tout ce qui est des financements, de l’administratif, du développement des produits, le marketing digital, le commerce, etc… Nous apprenons quotidiennement ! Nous pouvons nous heurter à des difficultés, faire des erreurs, mais il faut rebondir de ces difficultés et de ces erreurs pour continuer à apprendre.

Pierre : Ce que nous avons découvert en travaillant sur l’apprentissage, c’est que nous apprenons de nouvelles choses lorsque nous surmontons des difficultés, donc non seulement on se prend des difficultés, mais en plus on aime ça ! *rires* 

Il faut avoir le goût de l’effort.

Fernanda : Et ne pas avoir peur d’échouer ! 

Pierre : Prendre des risques plutôt que d’échouer, le risque c’est d’avoir un succès relatif, magistral ou un échec cuisant. 

Fernanda : Il faut être patient, persévérant et tenace ! 

Pierre : Il faut avoir la niaque *rires*. 

Pierre : Pour l’instant, notre plus grande difficulté est la recherche de financements, de subventions, et d’autre part, arriver à faire percevoir la valeur de notre projet aux prospects, et tenir pendant 3 ans une boîte avec moins de 100 000€… 

Fernanda : Du coup il faut être créatif pour trouver des solutions aux difficultés.

Quels sont les up et les down de votre job ?

Pierre : Le positif, nous n’avons pas d’horaires, et le point négatif, nous n’avons pas d’horaires. *rires*

Fernanda : En point positif, on peut laisser libre cours plus ou moins à notre créativité, faire beaucoup de rencontres. Et en point négatif, il faut savoir vivre avec un minimum, renoncer au confort…

Pierre : Et point positif aussi on peut avoir l’ambition de changer le monde, mais négatif, il faut arriver à les tenir ! “Aux grands pouvoirs les grandes responsabilités” citation de SpiderMan ! *rires* En tout cas moi je l’ai appris de SpiderMan !

NDLR : À la suite de quelques recherches, il s’avère que la citation originelle est beaucoup plus ancienne, reprise par différents chefs d’États durant le XXe siècle (W.Churchill, F.D. Roosevelt), elle est parue dans Amazing Fantasy n°15 en 1962 : « Un grand pouvoir ne peut se concevoir qu’accompagné de grandes responsabilités ». Par la suite, l’expression a perdu son caractère solennel, et fut effectivement reprise dans le film SpiderMan de 2002 réalisé par Sam Raimi.

 

Pouvez-vous nous parler de N’oublie Jamais, l’application que vous développez ?

Fernanda : L’idée a été lancée sur les bancs de la fac. Nous étions étudiants en première année de médecine, nous devions passer le concours et nous nous sommes rendu compte que nous n’avions pas de méthode d’apprentissage efficace. On ne nous avait jamais appris à apprendre. 

Pierre : Oui, on a eu des centaines et centaines d’heures de révision pour qu’on se rende finalement compte que ce n’était pas efficace…

Fernanda : Pour nous aider à surmonter ça, Pierre à découvert un document qui décrit une certaine courbe de l’oubli, qui décrit la perte en mémoire des informations et qui décrit également une méthode pour maintenir en mémoire : il y a différentes méthodes comme la méthode de révisions espacées dans le temps. 

Pierre : On peut parler de piqûres de rappels de plus en plus espacées dans le temps.

Fernanda : Suivant cette méthode, on réalise des révisions après le cours, on fait des fiches méthodologiques. Ça, c’est la première révision, qui prend le plus de temps. Ensuite on va essayer une autre méthodologie : l’effet test, où l’on va faire des piqûres de rappel de plus en plus courtes et de plus en plus espacées dans le temps.

Partant de ça, Pierre a réussi le concours pour être kinésithérapeute et moi j’ai pu réaliser des études d’Ingénieur dans les technologies de l’information pour la santé.

Puis en 2018 le projet a refait surface, on s’est dit que c’était le moment de lancer l’application. Nous nous sommes alors informés sur la littérature scientifique qui existe sur l’apprentissage et puis nous avons contacté une docteur en psychologie cognitive qui a réalisé une thèse sur cette thématique :  Émilie Gerbier qui est Maître de Conférence en Psychologie à l’Université de Côte d’Azur et qui nous a soutenu dans ce projet. C’est notre conseillère scientifique. 

Par la suite nous avons réalisé plusieurs versions de l’appli qui aide les étudiants à réviser, planifier leurs révisions. Nous l’avons lancée en septembre 2020,et nous avons 25 000 inscrits aujourd’hui.

Elle est disponible sur smartphone Android et IOS. 

Pierre : Nous avons un autre versant qui est destiné aux enseignants, on a découvert qu’ils connaissent mal leur principal outil de travail qu’est leur cerveau, et ce tout comme les étudiants d’ailleurs.

Fernanda : D’abord, les grands scientifiques font le même constat et affirment que les méthodologies d’enseignement ne sont pas optimales et que les enseignants ne sont pas sensibilisés à ces questions du fonctionnement du cerveau lors de l’apprentissage. Du coup, il y avait une demande de la part des enseignants chercheurs de pouvoir suivre une formation, qui sensibilise et donne des clés sur ce fonctionnement cérébral. Dans cette formation, nous mettons en pratique ce que les études préconisent pour un apprentissage optimal.

Et nous réalisons également des conférences auprès du grand public (directeur MSA, Université établissement de formation adhérent de la French Tech de Bordeaux, et auprès des étudiants).

Comment voyez-vous la suite pour N’oublie Jamais ?

Pierre : Et bien nous sommes portés par une vision qui est de transformer le rapport à l’apprentissage, l’optimisation de l’apprentissage qui pour nous est la voie royale pour permettre la croissance de l’individu, de l’entreprise et de la société, mais aussi pour surmonter les difficultés rencontrées, permettre l’épanouissement personnel, le succès entrepreneurial, ou encore la résolution de défis de notre génération (climats, problèmes sociétaux, etc.).

Nous allons chercher à développer notre entreprise de manière intelligente pour aller le plus possible dans cette direction. Et cela passe par la construction de partenariat avec les établissements de formations (polytech, zefine etc..), la diffusion de la formation auprès des formateurs puis des étudiants et enfin porter une innovation technologique comme notre application.

Parlons du coworking !
Avez-vous déjà fait du coworking avant Cobalt ?

Ensemble: Oui !

Pierre :  La barre était haute, on a eu la chance de connaitre un espace de coworking grâce au SPN à Tours : le HQ, espace que nous recommandons chaudement pour les coworkers de Tours.

Fernanda : Il est plutôt récent.

Pierre : Très bien conçu.

Qu’est-ce qui vous plait le plus à Cobalt ?

Pierre et Fernanda : La localisation !

Pierre : Le réseau auquel on à accès et les gens qui viennent travailler ici.

Fernanda : Le chocolat chaud !

D’après vous, qu’est-ce qui différencie un bon coworker d’un mauvais coworker ?

Pierre : Le bon fait sa vaisselle ! Et il ne laisse pas traîner sa souris sur les tables.

Fernanda : Il laisse les espaces propres, respecte les lieux, les gens.

Pierre : Il prend le temps de discuter de ce qu’il fait.

Fernanda : Et il s’intéresse aux gens !

Décrivez-vous en tant que coworker en 3 adjectifs !

Fernanda et Pierre : Nous sommes passionnés, du coup bosseurs, friendly, cool !

Fernanda : Pierre est drôle.

Pierre : Et souriante pour Fernanda.

Dites-nous-en plus sur vous !
Avez-vous des passions ? Lesquelles ?

Pierre : Oui, le travail ! *rires*

Fernanda : Pierre est marathonien, guitariste et chanteur !

Pierre : Fernanda est passionnée par les choses bien faites et elle est aussi très attentive aux autres.

Fernanda : Les voyages, la cuisine, la danse classique, mais je n’en fais plus même si je réfléchis à reprendre.

Si vous étiez un animal, lequel seriez-vous ?

Pierre : Un éléphant. *rires*

Fernanda : Un aigléphant pour toi Pierre, tu aimes bien voir les choses, la stratégie…

Et moi un chat, car il est curieux quand il arrive quelque part, il aime bien observer.

Arrivée plutôt matinale ou plutôt tardive ?

Fernanda : Plutôt du soir pour moi.

Pierre : Et moi matinale !

Quelle est l’invention la plus inutile, selon vous?

Pierre : Pour nous en ce moment c’est les RTT ! *rires*

Fernanda : Le boudin noir ! *rires*

C’est quoi votre indispensable au bureau ?

Pierre : Mon écran géant que je transporte partout ! *rires*

Fernanda : Mon ordi !

Complète la phrase “Pour ma défense, je…”

Fernanda : Pour ma défense je crie, non je me tais ! *rires* Ça dépend des situations !

Pierre : N’ai pas de réponse !

 

Propos recueillis par Corentin Ribeiro, volontaire en service civique à Cobalt