sobrietenumerique

07/10/2020

« La sobriété & responsabilité numérique vise à réduire l’impact du numérique sur l’environnement ». Découvrez le numérique autrement !

Le mercredi 16 septembre, Cobalt organisait un Cyber Clean Up, événement dédié au nettoyage de nos données. On a profité de l’occasion pour demander à Kassandra Bigot du SPN de nous parler de sobriété & responsabilité numérique.

Tous les ans, World Clean Up Day dédie une journée à sensibiliser le grand public sur le réchauffement climatique et impliquer les citoyens du monde entier dans la collecte et le recyclage de nos déchets. Cette année, le Cyber Clean Up Day est une grande nouveauté, puisqu’il s’agit de la première version digitale de l’événement mondial, l’objectif étant de nettoyer  les données (mails, fichiers…etc). Cet événement est né de l’association entre le groupe World Clean Up Day, et l’Institut Numérique Responsable, référent sur le sujet.

À Cobalt l’impact du numérique sur l’environnement est une grande préoccupation. Cet événement fut donc l’occasion d’inciter les citoyens à nettoyer leurs données et leur permettre de prendre conscience de l’impact de leur consommation numérique.

 

Résultats des données supprimées lors de l’événement :

  • Près de 12 000 mails
  • Plus d’une centaine de fichiers (photo, vidéo)
  • Moins de 10 applications sur téléphone
  • Environ 25 conversations sur WhatsApp ou Messenger

42 Go de données collectées et supprimées en 40 min, soit 4,2 Go en moyenne par participant.

 

Pour mieux comprendre l’impact qu’a le numérique sur l’environnement, nous avons posé quelques questions à Kassandra Bigot, chargée de missions Sobriété Responsabilité Numérique au sein du SPN.

Fiche d'identité :

Kassandra Bigot, 22 ans, diplômé d’un master économie de l’entreprise et des marchés, chargée de mission Sobriété & Responsabilité Numérique au SPN

 

Tout d’abord, qu’est-ce que la Sobriété & Responsabilité Numérique ?

« La sobriété & responsabilité numérique vise à réduire l’impact du numérique sur l’environnement en adoptant une utilisation modérée du digital. C’est Green It qui a utilisé le concept pour la 1er fois, et qui a introduit l’idée que c’est sur l’ensemble du cycle de vie qu’il faut agir, c’est à dire, sur la production, l’utilisation, et la gestion de fin de vie. »

Quels sont les enjeux et défis à relever aujourd’hui concernant le numérique et l’environnement ?

« Le 1er défi est surtout de sensibiliser le grand public et les entreprises. En général, les gens pensent que le numérique s’apparente à de la dématérialisation, que les données sont immatérielles, alors que pour produire le matériel nous avons besoin de beaucoup de ressources, qui sont souvent rares. Par exemple, pour produire un PC de 2 kg, nous avons besoin de 800 kg de matière première (métaux rares, eau pour nettoyer et traitements chimiques qui polluent…). De plus, pour stocker et diffuser les données nous avons besoin d’infrastructures, des Data Center, qui tournent 24h sur 24, 7 jours sur 7, et qui ont besoin de beaucoup d’énergie pour pouvoir bien fonctionner (notamment pour refroidir les serveurs). Alors, même quand deux personnes sont dans la même pièce, si elles échangent une information digitale (email, message chat…), cette donnée passe par un data center.

L’enjeu est de partager les bonnes pratiques, montrer que des choses simples peuvent améliorer l’impact du numérique et palier à son effet néfaste sur l’environnement. »

Que pouvons-nous faire pour limiter la surconsommation du numérique ?

« Pour le grand public : ne pas binge-watcher des série car cela consomme beaucoup de bande passante, désactiver la lecture automatique sur Facebook, Netflix, Youtube…, passer ses applications en mode sombre (ordinateur, téléphone…etc), et réfléchir avant de partager quelque chose en ligne, ne pas partager tout et n’importe quoi, car chaque partage ou publication consomme de l’énergie.

Pour les entreprises : concevoir ses sites web et services numériques en prenant en compte la SRN, se former afin de pouvoir sensibiliser ses parties prenantes et partager aux employés les bonnes pratiques à avoir. »

Quel est l’implication du SPN dans le domaine de la sobriété & responsabilité numérique ?

« Le SPN est un cluster au service des entreprises adhérentes, c’est son rôle de capitaliser, de mobiliser les informations qui existent pour pouvoir les traduire aux entreprises et évaluer les opportunités ou les risques qui peuvent se présenter à elles. De plus, le numérique étant le cœur de métier du SPN, c’est tout naturellement que nous nous sommes tournés vers la sobriété & responsabilité numérique. 

Aujourd’hui, nous faisons face à une digitalisation systématique dans notre façon de travailler, de communiquer, il y a un véritable enjeu pour les entreprises du numérique à se former maintenant pour pouvoir ancrer la sobriété & responsabilité numérique dans leur stratégie et communiquer sur les bonnes pratiques, également à leurs clients.

Le SPN a un véritable rôle d’accompagnement dans la démarche, et de soutien pour aider les entreprises à se saisir du sujet, à l’intégrer dans leur stratégie pour leur permettre de se développer, d’innover et de rester compétitive et attractive sur le marché.

Concrètement, le SPN va mettre en place des actions de sensibilisation pour mobiliser un maximum d’entreprises adhérentes sur ce sujet, des groupes de travail pour que les adhérents puissent échanger sur les bonnes pratiques et donner leurs retours d’expérience et des formations. Le SPN est également en veille sur les formations et outils de mesure d’impact qui existent et qui peuvent servir aux entreprises pour adopter une démarche sobriété & responsabilité numérique, et peut également accompagner et conseiller les entreprises dans leurs démarches de reconnaissance, d’acquisition de label, comme par exemple le label ENR par France IT. »

Le 22 octobre prochain tu animeras une conférence sur ce sujet à Cobalt, peux-tu me dire en quelques mots ce que tu abordes lors de cet événement ?

« Je présenterais les enjeux du numérique, à différents niveaux ainsi que des bonnes pratiques à adopter. »

Propos recueillis par Sarah Lopes, chargée de mission à Cobalt.

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